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Chronique de Danse macabre par K-libre

Publié le par CasaNostra

K-libre.fr est un site culturel électronique dédié à la littérature noire et policière et animé par un collectif de rédacteurs, photographes, illustrateurs, vidéastes et autres artistes. La vocation de k-libre.fr est de saisir l'actualité, mais aussi d'expliquer les grands débats d'idées, les thèmes de référence, de présenter les auteurs de cette littérature de genres.
Prisme rennais

Deuxième bande dessinée de la collection "CasaNostra" des éditions Sixto, Danse macabre, d'Olivier Keraval et Luc Monnerais, renoue avec la tradition de l'enquêteur-journaliste dans une ville minée par les dérives sexuelles de ses notables. Pour l'occasion, le journaliste se nomme Lazare, et est tout sauf un saint. Il travaille pour un quotidien parisien, et a été envoyé en mission à Rennes pour rencontrer un homme d'affaires, assassin de sa maîtresse, et qui est emprisonné en attendant son jugement. Sauf que l'homme clame son innocence. Sauf que l'homme se suicide dans la foulée alors qu'il menaçait son monde des évidentes relations. Il n'en faut pas plus à Lazare pour se douter qu'il y a anguille sous roche. Son investigation va être facilitée par la présence de Léa, une ravissante lieutenant de police, et Tex, un geek de première capable d'entrer dans le plus sécurisé des réseaux informatiques.
danse-macabre-extrait.jpg
Disons-le tout net : l'intrigue est classique. Lazare est un Patrick Dewaere en puissance qui remonte patiemment une piste à partir d'une photo amputée d'une moitié, des années après un événement tragique, et qui se transforme en Jean-Paul Belmondo quand c'est l'heure de passer à l'action. Lazare a de la chance car il est bien épaulé. Lazare a de la chance car il tombe la plus jolie fliquette rennaise alors même qu'il est en retard à son premier rendez-vous. Lazare a de la chance car il fait confiance au premier pirate informatique venu. Lazare a enfin de la chance car, comme nous le savons tous, il a deux vies et peut ainsi traverser la ville sur et sous les toits avec toutes les forces de l'ordre et du désordre à ses trousses, et se retrouver nez à nez avec le summum de la folie bourgeoise (lieu commun que l'on utilise à défaut de la folie aristocrate). Et pour traiter de la violence sous-terraine d'une ville de Rennes curieusement fantasmée, Luc Monnerais a choisi la mine graphite pour un traitement en noir et blanc, qui adoucit certains traits et en durcit d'autres donnant à l'ensemble un aspect noir gothique virant quelques fois à l'horrifique.

Julien Védrenne, K-libre

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