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La Loutre Masquée dévore aussi de la BD polar

Publié le par CasaNostra

La Loutre Masquée est un blog créé par deux passionnés de BD souhaitant partager leur enthousiasme pour le neuvième art. Il y a quelques jours ils sont venus à la rencontre du scénariste de Danse Macabre, Olivier Keraval.

 

Logo de la Loutre Masquée - 2012 (Sixto Editions - Collection CasaNostra, BD polar).jpgPeux-tu te présenter ? Un passionné de polars, c’est cela ?

Tout à fait, j’ai écrit quelques romans et nouvelles dans ce style, et « Danse macabre » est ma première BD. Le polar a le vent très en poupe en ce moment, il y a de très bons écrivains en France et même en Bretagne. C’est aussi un thème très vaste : on peut y parler de mafias, d’enquêtes meurtrières, de complots de grande envergure ou de petits malfrats…

 

C’est une démarche originale de mettre en scène une BD dans la ville de Rennes !

En effet, Luc Monnerais le dessinateur et moi habitons à Rennes tous les deux. Sixto a créé la collection CasaNostra, dont la particularité est d’immerger le lecteur dans les lieux et paysage que nous connaissons, pour Rennes mais aussi pour d’autres villes de l’Ouest de la France : il y a eu « L’Ange Noir », qui se passe à Nantes, et d’autres sont en préparation : à Saint Malo, Quimper, Saint Nazaire ou encore Ouessant. Le côté « huis clos » de cette île ouvre de nombreuses possibilités au niveau du scénario…

Mais pour « Danse Macabre », le fait que l’histoire se situe à Rennes n’est pas un prétexte, il s’agit avant tout de raconter une histoire, une enquête policière, qui prend place dans la ville. Dans cette histoire le héros, Lazare, est un journaliste parisien envoyé à Rennes pour couvrir un procès puis mener une enquête. Cela permet au lecteur de s’identifier à lui, à mesure qu’il découvre différents lieux de la ville.

D’ailleurs, dans notre collection CasaNostra, nous sommes toujours à la recherche de scénaristes et dessinateurs, j’en profite pour lancer un appel !

 

Comment a démarré le projet ?

Cela a commencé comme souvent, par un casting de personnages : j’échange beaucoup avec Luc, pour lui expliquer qui sont les protagonistes, quel est leur background, etc. Il me fait des propositions, puis nous les retravaillons ensemble jusqu’à obtenir vraiment ce que nous voulons.

Pour Luc, il s’agissait plus de repérages et d’études de photos des lieux forts de l’Histoire : un cimetière, les monuments, les places de la ville, les parcs…

A la fin nous avons pris quelques libertés pour servir l’histoire, pour pénétrer vraiment dans les bas-fonds de Rennes, mais sinon tous les lieux existent bel et bien.

 

Le dessin est vraiment très détaillé dans les décors. Cela a dû être un travail énorme pour lui, non ?

En effet, il a beaucoup souffert (rires). Nous sommes en échange constamment tout au long de la création de l’album. J’étais très exigeant avec lui, mais nous sommes très satisfaits du résultat. Cet album représente plus de deux ans de boulot !

 

De plus, il y a des angles de vue originaux et très recherché !

Tout à fait ! Les angles de vue, les cadrages originaux, les perspectives dynamisent beaucoup les scènes d’action et servent à immerger complètement le lecteur dans cet univers.

Nous sommes dans une histoire où tout va très vite, il faut que le dessin retranscrive cette sensation de pression continue sur le héros.

La mise en scène, avec de nombreux reflets (dans un oeil, un judas de porte…) fait référence au thème du miroir omniprésent dans l’histoire, entre ce qui est vrai et ce qui est factice.

 

J’ai vu que vous avez accompagné la sortie de la BD en avril avec une soirée de projection des planches sur les murs de Rennes.

Oui, c’était très chouette. Avec l’aide de la Mairie de Rennes et de l’association de scénographes Vitrine en cours, nous avons projeté quelques planches rue du Carthage, sur les murs des lieux où se déroule l’histoire. Il y a donc eu une mise en abyme très intéressante.

Nous avons mis tout cela en scène, avec un éclairage particulier, une belle voiture, pour créer une ambiance sombre… Un peu dommage qu’il ait plu, mais le public a bien apprécié !

Dans le même genre, nous avons prochainement (le 29 juin) un partenariat avec le festival du Chien Jaune de Concarneau et la SNCF : le public pourra me rencontrer dans le train Rennes-Quimper, et résoudre un jeu des 7 erreurs sur la couverture et la BD, pour gagner une dédicace.

 

Le livre a bien marché ?

Oui, il a eu de bonnes critiques et s’est très bien vendu. Nous participons à de nombreux salons de la BD ou du polar depuis sa sortie, et multiplions les séances de dédicaces.

 

Quels sont tes autres projets pour l’avenir ?

Toujours avec Luc, nous avons un projet très sympa, qui est un vrai challenge pour nous : il s’agit de faire une BD historique sur Hélène Jégado, une serial killeuse bretonne qui a sévi au 19ième siècle entre Lorient et Rennes.

Elle a été condamnée place du Parlement et décapitée place du Champ de Mars. Nous retrouvons donc ici une trame policière, une ambiance de thriller mais au siècle dernier, quand il y avait très peu de moyens de transport, que la population était majoritairement rurale. Luc est en train de faire un gros travail d’étude des costumes de l’époque.

Je participe aussi à la création d’une maison d’édition de jeux de société. Nous allons prochainement publier « New York Kings », un jeu dans le domaine du polar sur les affranchis.

Bennyb

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